Macro de papillons : Sphinx colibri ou Moro sphinx – (Macroglossum stellatarum)
Le Moro sphinx est un papillon très vif et très rapide, capable de butiner en plein vol. Le Moro Sphinx ou Sphinx du caille-lait (Macroglossum stellatarum) dispose d’une très longue trompe qui lui permet d’atteindre la profondeur des fleurs pour en extraire le pollen. Le battement très accéléré des ailes lui permettent de tenir en équilibre sans avoir besoin de se poser. On le rencontre dans toute l’Europe d’avril à août.
Le Sphinx colibri (Macroglossum stellatarum), bijou ailé et acrobate floral
Le Sphinx colibri, également connu sous le nom de Moro-sphinx (Macroglossum stellatarum), est un papillon fascinant de la famille des Sphingidae qui captive l’imagination par sa ressemblance avec l’oiseau du même nom. Rédigé cet essai, nous allons explorer les caractéristiques étonnantes de ce petit insecte, son mode de vie et son rôle dans l’écosystème.
Une morphologie adaptée au nectar
Le Sphinx colibri se distingue avant tout par son vol stationnaire, qu’il effectue à la manière d’un colibri. Cette aptitude hors du commun est rendue possible par le battement ultra-rapide de ses ailes, pouvant atteindre 75 battements par seconde ! Son corps trapu et aérodynamique lui confère une agilité remarquable lorsqu’il butine les fleurs. Mais son secret le mieux gardé réside dans sa trompe. Démesurément longue, elle lui permet d’atteindre le nectar niché au fond des fleurs tubulaires, là où d’autres insectes échouent. Cette particularité explique son attirance pour les lavandes, les buddleias, les jasmins et les lilas, toutes dotées de corolles profondes.
Un migrateur infatigable
Loin d’être un simple papillon de jardin, le Sphinx colibri est un voyageur hors pair. Insecte migrateur, il parcourt de longues distances, pouvant atteindre jusqu’à 3000 kilomètres entre l’Afrique du Nord et l’Eurasie. Actif durant les saisons chaudes, il disparaît lorsque les températures baissent, trouvant refuge dans des contrées plus clémentes.
Un cycle de vie fascinant
Après son périple migratoire, la femelle pond ses œufs au printemps sur les feuilles de son hôte de prédilection, le gaillet. Les chenilles qui naissent se nourrissent de ces feuilles avant de se transformer en chrysalides. Quelques semaines plus tard, c’est un nouvel envol de Sphinx colibris qui égaye nos jardins, perpétuant ce cycle étonnant.
Un acteur clé de la pollinisation
En volant de fleur en fleur, le Sphinx colibri joue un rôle crucial dans la pollinisation. Sa longue trompe lui permet d’atteindre le nectar sans endommager les organes reproducteurs de la fleur. En se déplaçant d’une fleur à l’autre, il transporte involontairement le pollen, favorisant ainsi la reproduction des plantes.
La reproduction du Sphinx colibri : une danse aérienne pour la survie de l’espèce
Le sphinx colibri, connu pour son vol stationnaire et sa ressemblance avec un colibri, suit un cycle de vie fascinant pour assurer sa reproduction. Explorons les étapes clés de ce processus :
1. Accouplement et ponte des œufs:
- Attirés par les phéromones: les mâles, guidés par les phéromones des femelles, les rejoignent dans des zones de reproduction spécifiques, souvent des clairières ou des lisières de forêt.
- Accouplement en vol: après une parade nuptiale aérienne, les papillons s’accouplent en vol, les ailes entrelacées.
- Ponte sur les plantes hôtes: la femelle pond ses œufs, environ 200 au total, de manière isolée sur les bourgeons ou les fleurs des plantes hôtes. Les gaillets (Galium) sont les plantes préférées, mais d’autres espèces comme la garance (Rubia) peuvent également être ciblées.
2. Développement de la chenille:
- Éclosion des œufs: après environ une semaine, les œufs éclosent et de minuscules chenilles vertes, avec une corne orange à l’extrémité postérieure, émergent.
- Croissance et alimentation: les chenilles voraces se nourrissent des feuilles des plantes hôtes, accumulant des réserves pour leur métamorphose.
- Changements de couleur: au fur et à mesure de leur croissance, les chenilles peuvent changer de couleur, passant du vert au brun, en fonction de l’espèce de plante hôte.
3. Chrysalide et métamorphose:
- Formation de la chrysalide: à la fin de leur développement, les chenilles tissent un cocon de soie souterrain pour se transformer en chrysalide.
- Diapause hivernale: dans les régions plus froides, les chrysalides peuvent entrer en diapause, retardant leur développement jusqu’au printemps suivant.
- Métamorphose en papillon: à l’intérieur de la chrysalide, la chenille se transforme en papillon, un processus complexe impliquant la décomposition et la reconstruction de son corps.
4. Émergence et reproduction:
- Émergence du papillon: lorsque les conditions sont favorables, l’adulte sphinx colibri émerge de la chrysalide. Ses ailes se déplient et se pompent de sang avant de prendre leur envol.
- Première alimentation: les papillons adultes se nourrissent de nectar pour acquérir l’énergie nécessaire à la reproduction.
- Cycle de reproduction: le cycle recommence avec la recherche de partenaires, l’accouplement et la ponte des œufs, assurant ainsi la survie de l’espèce.
Facteurs influençant la reproduction:
- Disponibilité des plantes hôtes: la présence et l’abondance des plantes hôtes sont cruciales pour la ponte des œufs et la survie des chenilles.
- Conditions climatiques: les températures et les précipitations favorables influencent le développement des chenilles et le succès de la métamorphose.
- Présence de prédateurs: les chenilles et les chrysalides sont vulnérables aux prédateurs tels que les oiseaux, les guêpes et les parasites.
Conclusion
Le Sphinx colibri est bien plus qu’un simple papillon. C’est un acrobate aérien, un voyageur infatigable et un allié précieux pour la flore. Sa présence dans nos jardins est un signe de la richesse et de la complexité du monde des insectes. En observant ces bijoux ailés butiner les fleurs, nous prenons conscience des liens étroits qui unissent le règne animal et le règne végétal.
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