Macro de papillons : Le demi-deuil – la femelle dépose son oeuf
Le demi-deuil ou l’échiquier commun – Melanargia galathea est un papillon de taille moyenne facilement reconnaissable par son damier noir et blanc qui appartient à la famille des Nymphalidae. Largement répandu dans le sud et le centre de l’Europe, le demi-deuil est visible d’avril à mi-octobre. Le mâle est tout à fait blanc alors que la femelle est teinté d’ocre jaune (voir fiche d’accouplement). Ici, la femelle porte un oeuf qui sera déposé en vol généralement sur les graminées.
La chenille, verte ou brun jaune à brun grisâtre, capable d’atteindre les 28 millimètres, éclôt dès la fin de l’été et cherche aussitôt un abri pour l’hivernage. Sans avoir pris la moindre nourriture, elle accomplit son cycle au printemps, puis se nymphose à proximité du sol. L’échiquier commun fréquente les prairies, les talus des bords de routes et autres milieux herbus. Son envergure varie entre 32 et 42 millimètres.

Les ailes présentent un dimorphisme sexuel marqué, c’est-à-dire que les mâles et les femelles ont des couleurs différentes.
- Mâles: Les ailes antérieures sont brun foncé avec une bande orange vif le long du bord externe et des taches orange dispersées sur la surface. Les ailes postérieures sont brunes, parfois marquées de taches orange ou noires.
- Femelles: Les ailes antérieures sont brunes avec des taches orange plus petites et moins nombreuses que celles des mâles. Les ailes postérieures sont brunes, parfois avec une légère bande orange le long du bord externe.

Le Demi-deuil (Melanargia galathea), la femelle à la recherche de l’endroit idéal pour pondre ses œufs
Le Demi-deuil, papillon commun des prairies et des clairières européennes, accomplit un rituel fascinant au printemps et en été : la ponte des œufs. Cette étape cruciale du cycle de vie de l’espèce requiert de la femelle une attention particulière et un choix judicieux de l’emplacement pour assurer la survie de sa descendance.
Un ballet aérien à la recherche de l’habitat parfait
La femelle Demi-deuil, reconnaissable à ses ailes brunes ornées de taches orange vif, entame son ballet aérien dès les premiers rayons de soleil. Son vol gracieux la conduit à travers les prairies fleuries et les lisières de forêt, à la recherche de l’habitat idéal pour pondre ses œufs. Son regard scrutant méticuleusement les environs, elle recherche des plantes hôtes spécifiques, essentielles à la survie des futures chenilles. Parmi ses préférées, on trouve les graminées telles que l’herbe à poules, le brome mou et le dactyle aggloméré.

L’inspection minutieuse des plantes hôtes
Une fois une plante hôte potentielle repérée, la femelle Demi-deuil entame une inspection minutieuse. Elle examine attentivement les feuilles, à la recherche de signes indiquant la présence de concurrents ou de menaces pour sa progéniture. Son sens olfactif aiguisé lui permet de détecter la présence de prédateurs potentiels, tels que les chenilles d’autres papillons ou les larves de coléoptères. Elle évalue également l’état de santé de la plante, s’assurant qu’elle offre une source de nourriture adéquate pour ses futures chenilles.
La ponte des œufs : un geste maternel précis
Si la plante hôte répond à tous ses critères, la femelle Demi-deuil se pose délicatement sur l’une de ses feuilles. Avec son ovipositeur, un long tube pointu à l’extrémité de son abdomen, elle procède à la ponte de ses œufs. Un par un, elle dépose les œufs minuscules et blanchâtres sur la face inférieure de la feuille, en les fixant solidement à l’aide d’une substance adhésive. La femelle peut pondre de 10 à 20 œufs par jour, répartissant sa progéniture sur plusieurs plantes hôtes pour augmenter ses chances de survie.
Protection et camouflage : assurer la survie de la descendance
Après avoir pondu ses œufs, la femelle Demi-deuil ne les abandonne pas à leur sort. Elle veille attentivement sur sa progéniture, patrouillant régulièrement dans les environs des plantes hôtes pour éloigner les intrus potentiels. La couleur blanche des œufs, qui se confond avec la nervation des feuilles, offre un camouflage discret aux prédateurs. De plus, la femelle peut parfois déposer des écailles de ses ailes sur les œufs, les rendant encore plus difficiles à distinguer de leur environnement.

Un cycle de vie fascinant : de l’oeuf au papillon adulte
Au fil des jours, les œufs éclosent et les minuscules chenilles du Demi-deuil émergent. Elles se nourrissent avidement des feuilles de la plante hôte, grandissant progressivement jusqu’à atteindre leur taille adulte. Après plusieurs semaines de croissance, les chenilles tissent un cocon soyeux dans lequel elles se transforment en chrysalides. À l’abri dans leur chrysalide, elles subissent une métamorphose spectaculaire, se transformant en papillons adultes prêts à prendre leur envol.
Le cycle de vie du Demi-deuil est ainsi accompli, reliant les générations et contribuant à la beauté et à la diversité des écosystèmes européens. La ponte des œufs par la femelle, un geste maternel empreint de soin et de précision, est une étape essentielle dans ce cycle fascinant, garantissant la survie de l’espèce et son émerveillement continu.
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