Macro de papillons : Accouplement de Piérides du lotier – Leptidea sinapis
Une parade nuptiale hors du commun
La Piéride de la moutarde ou Piéride du lotier – Leptidea sinapis est une papillon appartenant à la famille des Pieridae. Cette piéride est présente en Europe, en Turquie, au Liban, en Syrie, dans le Caucase jusqu’à l’ouest de la Sibérie et le Thian Shan. La Piéride du lotier (Leptidea sinapis) a une apparence fragile, avec un abdomen mince. Elle peut être confondue avec le Piéride du Réal ou Piéride irlandaise (Leptidea reali) ou la Piéride du sainfoin (Leptidea duponcheli), mais ces deux dernières sont moins réparties sur l’ensemble du continent.
En règle générale, la taille de la Piéride du lotier varie entre 30 et 40 millimètres. La papillon adulte possède une tache apicale sur ses ailes antérieures : cette tache apicale est gris noirâtre chez le mâle. Chez la femelle, cette tâche apicale est gris pâle voire imperceptible. Sur les photographies de notre diaporama, photos prises en contre-jour, c’est le mâle qui, n’ayant pas d’appui, se fait transporter par la femelle. À la différence de celles du genre Pieris, les piérides du genre Leptidea vivent exclusivement sur les Papilionacées.
Il convient donc de dire « Piéride du lotier » plutôt que « Piéride de la moutarde », un ancien nom appelé à tomber désuétude. Il faut remarquer que la parade nuptiale est particulièrement caractéristique chez l’espèce : le mâle se place face à la femelle, balance régulièrement la tête, déroule sa trompe et la passe autour de la tête de la femelle; si la femelle accepte la proposition, elle oriente son abdomen vers le mâle en enclenche l’accouplement.
Les femelles ne s’accouplent qu’une seule fois de leur vie. La Piéride du lotier (Leptidea sinapis) vit dans les bois clairs, le long des orées forestières et dans les prairies naturelles. L’espèce vole d’avril à septembre et donne deux ou trois générations annuelles selon le contexte local. L’espèce hiverne à l’état de nymphe.
Leptidea sinapis : la vie de chenille
Pour se reproduire, la femelle dépose isolément ses oeufs sur la plante-hôte; avant la ponte, elle gratte l’épiderme foliaire de la plante afin de tester la sève, visiblement pour s’assurer que le végétal convient au développement de sa progéniture. La chenille de la Piéride du lotier atteint les 30 millimètres de long; elle est verte avec un vaisseau dorsal transparaissant en plus foncé avec une bande latérale longitudinale jaunâtre ou blanche. Elle se développe sur diverses papilionacées, mais avant tout sur Lotier corniculé (Lotus corniculatus), la Coronille bigarrée (Securigera varia), la Jarosse (Vicia cracca) et la Gesse des prés (Lathyrus pratensis).
L’accouplement de la Piéride de la moutarde (Leptidea sinapis), un ballet aérien pour la reproduction
La Piéride de la moutarde, papillon jaune vif aux ailes veinées de noir, accomplit un rituel fascinant au printemps et en été : l’accouplement. Cette étape cruciale du cycle de vie de l’espèce requiert des deux sexes une coordination précise et un déploiement de comportements spécifiques pour assurer la réussite de la reproduction.
La parade nuptiale : un ballet aérien ensoleillé
Les premiers rayons de soleil stimulent l’activité des Piérides de la moutarde. Les mâles, reconnaissables à leurs ailes d’un jaune plus intense et à une tache noire plus étendue sur les ailes antérieures, prennent leur envol à la recherche de femelles. Leurs yeux perçants scrutent les prairies et les lisières de forêt à la recherche de silhouettes ailées semblables à la leur. Lorsqu’un mâle repère une femelle, il entame une parade nuptiale aérienne pour attirer son attention. Il vole autour d’elle en cercles serrés, battant des ailes rapidement pour produire un son audible par la femelle. Celle-ci, réceptive à ses avances, ralentit son vol et adopte une position plus passive.
La reconnaissance et l’acceptation : un dialogue crucial
Le mâle se rapproche de la femelle, ajustant son vol pour se positionner juste devant elle. Il déploie alors ses ailes, révélant les motifs colorés de ses ailes antérieures et postérieures. La femelle examine attentivement le mâle, évaluant sa taille, la symétrie de ses ailes et l’intensité de ses couleurs. Ces critères, indicateurs de sa santé et de sa robustesse génétique, sont essentiels pour son choix de partenaire. Si la femelle est satisfaite de ce qu’elle voit, elle adopte une posture spécifique, courbant légèrement son abdomen vers le haut. C’est un signal clair d’acceptation pour le mâle.
L’accouplement : un processus délicat et précis
Le mâle se positionne alors délicatement derrière la femelle, leurs corps se touchant légèrement. Il utilise ses antennes pour stimuler l’extrémité de l’abdomen de la femelle, l’encourageant à libérer ses phéromones sexuelles. Ces phéromones, véritables parfums aériens, confirment à la femelle que le mâle est le bon choix pour la reproduction. Le mâle, guidé par ces phéromones, positionne son appareil génital à l’extrémité de l’abdomen de la femelle. Le transfert du sperme s’effectue, marquant la fin de l’accouplement. La fécondation des œufs de la femelle est alors possible.
Séparation et ponte des œufs : la nouvelle génération prend son envol
Après l’accouplement, le couple se sépare. La femelle, riche du sperme du mâle, s’envole à la recherche de plantes hôtes pour pondre ses œufs. Le mâle, quant à lui, repart à la recherche d’autres femelles pour s’accoupler à nouveau. La Piéride de la moutarde aura ainsi contribué à perpétuer son espèce, assurant la survie de cette espèce de papillon jaune vif aux ailes veinées de noir dans nos écosystèmes.
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